Le passé finit toujours par nous rattraper - *[Autumn]

C'était la première nuit que les lycéens passaient dans le chalet. On pouvait voir à l'extérieur de gros flocons qui venaient se déposer un peu partout, le décor était absolument divin. Les environs étaient recouverts d'un épais tapis blanc qui se transformait en tourbillons lorsqu'un coup de vent passait tout près. Ils avaient tous passé la soirée dans le salon, à écouter les crépitements du feu tout en se racontant leur vie, ce qu'ils deviendraient dans un avenir proche. Juliette se sentait bizarre, depuis son arrivé, elle avait une boule dans l'estomac qui l'empêchait d'être pleinement heureuse. Comme elle se détestait dans ces moments là, si elle continuait, sa vie était bien partie pour être un gachi. Elle ne souhaitait pas devenir un médecin refermée sur elle-même, qui passe Noël dans aux urgences car elle n'a rien de mieux à faire. Elle voulait être heureuse. Le rêve de toute jeune fille quoi, se marier en blanc et avoir de mignons enfants.

Vers 11 heures, la douce blonde s'était retirée dans sa chambre. Elle avait dit qu'elle était vraiment épuisée, le voyage du Connecticut jusqu'au Vermont avait été très long. En fait, ce n'était que parce que revoir sa soeur lui faisait ressentir quelque chose d'étrange. Quand Juliette avait remarqué qu'Autumn portait toujours ce bracelet qu'elle lui avait offert lorsqu'elles n'avaient que dix ans, elle resta figée pendant 10 bonnes secondes sur la main de sa double. Autumn avait sans doute remarqué puisqu'elle avait soudainement tiré sur sa manche, cachant ainsi le bracelet tressé. Durant l'heure qu'elle avait été seule dans sa chambre, Juliette se rappela chaque petit détail de leur dispute qui avait eu lieu il y a 7 ans. Chaque geste qu'elle avait posé, chaque larme qu'elle avait versé. Elle avait tellement eu mal ce soir là, elle avait eu l'impression qu'Autumn lui avait arraché le coeur. Le seul bon souvenir qui lui souvenait de sa mère avait été effacé : elle l'avait tué. Elle avait tué sa mère, lui avait pri sa vie pour en faire sienne. Depuis ce jour là, Juliette n'avait plus osé se regarder en face. Sa vie s'était arrêté le jour de ses 15 ans.

Puis en même temps, elle en avait tellement voulu à sa double. Jusqu'à ce jour, elles formaient une seule et unique personne, mais depuis cette dispute, elles étaient devenues deux personnes bien distinctes. Juliette lui en avait tellement voulu, même si elle savait que ce n'était pas sa faute. Elle avait dit ça sur le coup de la colère, mais c'était tout de même de la méchanceté gratuite. Une méchanceté qui avait brisé Juliette à jamais. La douce blonde fut sortit de ses rêveries quand tout le monde regagnait alors leur chambre respective. Quant à elle, la belle la quitta pour regagner le salon. Juste avant d'y arriver, elle resta figée à l'entrée en apercevant sa soeur, bien emmitouflée dans une couverture, se laissant bercer par le feu. Une part d'elle lui disait d'aller s'asseoir à côté d'elle, de lui prendre la main et de lui demander pardon. Mais l'autre partie, la plus forte, lui disait de s'en aller tout simplement. Luttant contre la peur de la confrontation, l'heure de vérité, Juliette s'approchant en silence du grand divant où était assise sa jumelle. Elle prit place sur le fauteuil d'à côté, sans lui jeter le moindre regard. Ses yeux étaient déjà perlés d'eau, elle retenait les larmes qui menaçaient de jaillir. Elle était entrain de se tordre le bras pour rester là, mais elle devait passer par dessus. Sept ans avaient passé, elle devait absolument mettre tout ça au clair, quite à haïr sa soeur encore plus après, mais elle devait le faire.

« Tu m'as tellement fait mal Autumn. Si tu savais comme j'ai eu mal. J'ai perdu ma mère, et ce soir là, je me suis perdue moi-même, parce que je t'ai chassé. J'ai juré ce soir là de te haïr jusqu'à la fin de mes jours. J'ai été stupide, parce qu'en faisant ça, j'ai chassé en moi la seule chose qui me forçait à rester en vie, ma soeur. Je sais que j'ai aussi mes torts, mais tu m'as vraiment brisé quand tu m'as dit que j'avais assassiné ma propre mère. Il n'y a pas une journée où je ne repense pas à cette dispute, et ça me détruit de plus en plus, même si je ne suis déjà plus rien. »

Voilà les premiers mots qui sortaient de la bouche de Juliette et qui étaient destinés à sa soeur, et ce, en sept longues années de haine. Juliette avait dit ça tout doucement, elle n'avait plus envi de se battre, elle n'en avait plus la force. Elle voulait avoir droit au bonheur au moins une fois dans sa vie.

Que faisait Autumn seule dans le salon ? Pourquoi n’avait elle pas fait comme tout le monde, à savoir : aller rejoindre sa chambre pour une bonne nuit de sommeil ? Eh bien, elle était tout simplement restée pour penser. Penser à quoi me direz vous ! Ben tout simplement pensait au regard de sa jeune sœur lui avait lancée quelques heures plus tôt ! Ce premier regard depuis sept ans ! Sept longues années où Autumn était devenue une orpheline par choix, où plutôt par obligation ! Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait, de voir votre seul et unique parent ; chérir sa deuxième fille plus que la première ! Ça fait mal, très mal ! Pendant longtemps, Autumn a cru qu’elle avait fait quelque chose de mal pour mériter ça. Elle a même pensé qu’elle était la cause de la mort de sa mère ! Alors, vous pensez bien que quand elle a découvert que c’était Juliette ; elle a cru bon de retourner toute cette douleur contre sa sœur ! La seule personne qui pourrait dans toute une vie la comprendre mieux que quiconque. Après tout, elles ont partagé le même ventre pendant neuf mois ! Alors, oui ! Ça serait mentir si je disais qu’Autumn n’a jamais eu une pointe de remords sur ce qu’elle a dit à sa sœur ! Mais je vous mentirez aussi, si je vous disais que sortir cette phrase assassine ne l’avait pas rendue heureuse ! Préférant quitter toute cette douleur, Autumn avait volontairement retourné sa sœur contre elle, pour pouvoir agir telle une orpheline ! Pensais que sa sœur était morte le même jour que sa mère, était plus facile à supporter que l’idée qu’elle était quelque part et qu’elle l’a détesté ! Et puis, Juliette avait papa ! Elle avait donc tout pour être bien dans sa peau. C’était à mon sens ce qu’Autumn souhaiter au fond pour sa sœur cadette. Emmitoufler dans une couverture, Autumn tripota ce bracelet brésilien que lui avait offert Juliette alors qu’elle n’avait que 10 ans. C’était d’ailleurs le plus beau cadeau qu’on est put faire à la jeune femme ! Tout en touchant ce bout de tissu, Autumn songea au souhait qu’elle avait fait en le fermant à son poignée ; celui d’être un jour au cœur d’une famille heureuse et aimante ! Vous comprenez maintenant pourquoi en onze ans il n’a pas cassé ! Simplement parce que le souhait ne c’est pas encore réalisé ! Fixant le feu, Autumn ne fit pas attention à l’arrivée de Juliette ; ce n’est que la voix de cette dernière qui la sortie de ses songes. L’écoutant avec attention, et calmement ; Autumn répondit une fois qu’elle eut finit :

« Tu as eu mal ce soir là Juliette ?... moi j’ai eu mal pendant les 15 années précédents ce soir là… jamais personne ne m’a regardé comme on te regarder… tu étais la chouchoute de tout le monde… moi je devais faire des caprices pour qu’on me remarque !... J’en ai eu marre, et te blesser était à mon sens le, moyen le plus adéquate pour me soulager… mais j’ai eu tort !... Je ne m’excuserais pas car je suis trop fière pour ça… et je ne te rendrais pas service en revenant dans ta vie ! »

Pas qu’Autumn ne souhaiter plus revoir sa sœur, non ! Juste qu’elle pensait qu’il serait mieux pour sa petite sœur de continuer sans elle. Ainsi elle éviterait de nouveau supporter la mauvaise jumelle qu’est Autumn.

Juliette écoutait attentivement les paroles de sa soeur aînée. Elle était au courant de tout ça, qu'Autumn s'était toujours sentie mise à l'écart quand sa jumelle était là. Mais Juliette n'y pouvait rien, elle n'avait jamais demandé à être chouchoutée ainsi, et parfois, elle maudissait ces gens qui lui mettaient trop de pression sur les épaules. Être parfaite aux yeux du monde, c'est facile, mais l'être pour soi-même, c'est impossible. Il y a toujours une part de nous qu'on veut changer, dont on veut se débarasser. Dans le cas de Juliette, c'est une part d'elle qui s'est envolée alors qu'elle n'avait que 15 ans, qu'elle n'était qu'une enfant qui aurait eu besoin de sa mère à ce moment là. Mais Jeanne n'était pas là pour serrer ses deux filles dans ses bras, pour leur répéter qu'elles étaient toutes les deux égales et que jamais personne ne pourrait briser le lien qui les unissait. En 15 ans, elles ne faisaient plus qu'une seule personne, quelqu'un d'unique dont leur mère devait sans doute être fière de là où elle était. En ce moment précis, Juliette souhaitait plus que tout récupérer sa soeur : récupérer cette partie d'elle qui lui manquait énormément.

« Est-ce que tu crois que j'ai demandé toute cette attention sur moi, Autumn? Tu sais aussi bien que moi que de nous deux, je suis celle qui préfère rester derrière les projecteurs pour te regarder briller. J'aurais tellement voulu qu'on t'accorde cette importance qu'on me donnait à moi, parce qu'à mes yeux, il n'y avait personne de plus respectable que ma grande soeur. »

Juliette fit une pause, sinon elle allait craquer, et se mettre à pleurer. C'était trop pour elle, la douce jumelle s'était affaiblie d'année en année et n'avait plus autant de force qu'avant. Elle n'était devenue qu'une pauvre femme dépourvue d'âme et de sentiments mis à part celui de la solitude et des remords qu'envahissaient de jour en jour. Elle n'avait jamais été du genre à se plaindre, mais là, elle avait vraiment atteint le fond et il fallait qu'elle s'en sorte. Mais pour ça, elle avait besoin de sa soeur. Juliette en avait assez de cette rancoeur qu'elles avaient l'une pour l'autre, cette habitude de se détester qu'elles avaient pri avec le temps. Juliette regardait sa soeur droit dans les yeux, comme elle n'avait pas eu le courage de le faire avant. Comme quand elles étaient unies.

« Laisse donc ta fierté de côté Autumn, bon sang! Je te supplie presque à genoux de me pardonner, et tu sais très bien que ce n'est pas chose facile pour moi. Il m'a fallu 7 ans pour m'en rendre compte, et j'en suis si désolée. Mais j'ai besoin d'être heureuse, et toi aussi, parce que tu le mérites. Je ne sais rien de ta vie d'aujourd'hui Autumn, mais je peux te dire que je te connais par coeur. Et ça, personne ne pourra jamais me l'enlever, même pas toi, malgré toute la volonté que tu as. Je fais partie de toi, et tu fais partie de moi. Séparées, je me suis rendue compte que je ne vaux pas grand chose, car il me manque une partie de moi. Je me fous de l'attention qu'on me portait quand on était jeune, je m'en foutais royalement si tu savais, tout ce qui comptait pour moi c'était que tu sois à mes côtés pour m'épaules, et vice-versa. C'est tout ce qui comptait pour moi, parce que tu es ma soeur. Tu es tout ce qu'il me reste. »

Ç'en était trop, Juliette finit par craquer. Les larmes roulaient doucement sur ses joues et les brûlaient, des larmes qui trop longtemps avaient été retenues par l'angoisse et la solitude. Si Autumn ne voulait plus rien savoir d'elle, Juliette serait réellement brisée, et à jamais.

Autumn fixait toujours la cheminée. La voix de sa sœur semblait sortit d’un rêve. Un de ses rêves qu’elle avait put faire en sept ans. Eh oui, j’admets qu’Autumn n’a jamais su vraiment détester sa jeune sœur ! Justement parce qu’elle était sa sœur ! Autumn était l’aînée, suite à la mort de leur mère ; elle aurait dû jouer la remplaçante, celle qui sèche les larmes de sa jumelle ! Comme un reflet de miroir, Autumn aurait du toujours rester auprès de Juliette ! Mais la jeune femme avait failli à sa tâche, elle avait cruellement accusé sa sœur d’une mort dont elle n’était coupable ; brisant par la même occasion ce lien fraternel qui lui était vital ! Autumn se souvint de ce soir de décembre l’année de leurs 8 ans. Elle se rappela l’histoire que leur père leur avait raconté au coin du feu, et surtout que Juliette lui tenait la main ! Comment Autumn avait elle put rejeter celle qui l’avait tellement aimé. Encore son père, elle aurait put lui faire la misère. Mais à Juliette non ! Détournant son regard vers celui de sa sœur, Autumn dit :

« Respectable ?... Juliette je suis tout sauf respectable !... j’ai était une vraie garce avec toi, j’ai brisé l’amour que tu avais pour maman et je t’ai abandonné !... Tu le dis toi-même à tout le monde !... tout les gens qui te connaissent me dévisage méchamment, et si il le pouvait il me mettre un poing dans la gueule !... Juliette, pourquoi tu changes d’avis ce soir !... C’est pour le bracelet ? »

Autumn voulait croire que sa sœur revenait uniquement pour ça. Sans doute parce que se serait plus simple après de partir sans regret ! Mais pourquoi vouloir partir ? Sa sœur lui demandait de reprendre à zéro ; et elle, elle songer à se tirer loin de tout ! La réponse est enfaite toute simple. Autumn n’a jamais su aimer, et l’amour lui fait peur. Ce sentiment que tout le monde recherche l’effraie, dans le sens ou quand il part, où quand il est non partager il fait souffrir ! Et Autumn a déjà assez souffert comme ça ! Bon ok, ça lui brancherait d’être amoureuse, ou même uniquement aimer sa petite sœur ! Mais pour Autumn, c’est un grand pas ; et il ne lui sera pas facile de le faire ! Encore si quelqu’un l’aidait, la soutenait ; lui disait que quoiqu’il arrive il serait toujours là ! Peut être que se serait plus simple ! Mais là, Autumn est seul, qui plus est seule face à son passé qui lui revient en pleine figure ! Et à moins d’être courageuse, ce qu’elle n’est pas ! La jeune femme n’est pas prête à faire ce pas vers l’amour ! Ecoutant toujours Juliette, Autumn fut surprise de voir sa sœur pleurer. Que faire ? La prendre dans ses bras ! Oui, mais pour quelqu’un qui n’a jamais penser à personne d’autre qu’à lui ; ce n’est pas évident ! Néanmoins, voulant aider sa jeune sœur ; Autumn quitta sa couverture et alla s’installer à coté de Juliette pour la serrer dans ses bras. Mettant la tête de sa jumelle sur son épaule, Autumn commença à lui caresser les cheveux pour la calmer. Comme elle le faisait étant enfant pour la réconforter après un cauchemar ! D’une voix hésitante Autumn dit :

« La fierté c’est mon unique bouclier contre la souffrance Juliette !... Si je le baisse maintenant, tu verras la vraie moi !... celle que j’ai enfermé au fond de moi il y a sept ans ! Je ne peux pas laisser ma fierté de coté Juliette, mais je peux essayer d’être là pour toi !... j’aurais aimé que tu me dises ça avant qu’on se dispute… j’attendais que ça !... que toi ou papa me dise que j’étais importante pour vous… c’est ça que je voulais que vous compreniez dans mes coups de gueules… je vous détestais pas ! »

Prenant son inspiration pour ne pas pleurer à son tour, Autumn ajouta :

« Pardonne-moi Juliette pour le mal que je vous ai fait ! »

Et oui, elle venait de s’excuser ! C’est surprenant mais c’était sorti tout seul !

Lorsqu'Autumn se rendit compte que Juliette pleurait en silence, elle se rendit près de sa soeur pour la serrer dans ses bras. Juliette en fut énormément surprise, elle ne se serait jamais douté que sa soeur aurait pu poser ce geste en cet instant. La douce blonde déposa sa tête contre l'épaule de sa double qui s'affairait à flatter sa chevelure identique à la sienne. Les deux soeurs, réunies, avaient tout en commun. Mais séparées, elles n'avaient plus grand chose qui les unissait. Juliette avait tellement rêvé de ce jour où elle pourrait enfin serrer sans soeur en oubliant toute cette peine, toute cette rancune qu'elle avait envers elle. Pendant toutes ces longues années, elle ne s'était pas rendu compte que tout ce qui la détruisait, ce n'était pas sa solitude, mais bien cette haine qu'elle avait envers Autumn.

Enfin réunies, Juliette écoutait attentivement sa jumelle. Elle s'en voulait tellement de ne pas s'être rendue compte que ce manque d'attention pesait Autumn, qu'elle en avait souffert. « Tu es ma soeur, tu n'es pas mon simple reflet dans un mirroir. Tu es vraie et tu es là, et tu fais partie de moi. Même si je m'acharnais à t'en vouloir, tout ce que j'arriverais à faire, c'est me détruire moi-même jusqu'à ce que je ne sois plus que poussière. On a vécu de trop beaux moments ensemble pour que je les oubli. Tout ce que je peux oublier, c'est ces sept douloureuses années qui nous ont séparé. À partir de maintenant, je serai toujours là pour toi. » À ces mots, Juliette avait soulevé sa tête pour regarder sa soeur dans ses yeux. Elle avait doucement essuyé ses yeux encore humide puis avait déposé un baiser sur le front d'Autumn, exactement comme lorsqu'elles étaient encore de jeunes enfants.

« Je crois qu'on a beaucoup à rattraper, hein. Raconte-moi donc ce que tu es devenue, avec un peu de chance ce sera comme les contes de fée que tu me racontais quand on était petites. Est-ce que j'ai un beau-frère? »

Juliette se redressa et ramena ses jambes vers elle avant de les encercler de ses bras. Elle ne voulait plus penser à toute cette dispute, juste être heureuse avec sa soeur lui suffisait amplement. La douce se demandait vraiment ce qu'était devenue sa double. Elle n'en avait pourtant pas la moindre idée. Est-ce qu'elle avait réalisé son rêve de jeunesse, celui de devenir une grande écrivaine? Autumn avait toujours été douée pour raconter et écrire des histoires. Juliette retira la seule bague qui était à son doigt, seul héritage de sa mère. Elle prit doucement la main de sa soeur puis la glissa dans son doigt à elle. Juliette lui fit un grand sourire réconfortant. « Je l'ai porté pendant assez longtemps, c'est ton tour maintenant.»

C’est vrai ! Voir Autumn prendre Juliette dans ses bras, comme quand elle était enfant ! Ce n’est pas un truc que s’imaginait faire Autumn quelques minutes plus tard ! Mais mise à part le fait qu’elle pouvait être une vraie garce, L’ainée Croes ne restait pas insensible à la détresse de sa sœur ! Qu’es ce que vous croyez ? Que parce que jusqu’ici elle a renié sa sœur, Autumn est incapable de lui montrait de l’affection ! Juliette restait quoiqu’il arrive la sœur d’Autumn, et même les distances et les disputes n’y peuvent rien ! Ecoutant sa sœur lui avouez que lui en vouloir c’était s’autodétruire. Autumn constata qu’il en était de même pour elle ! Car si en garder rancune et imaginer très fort sa jumelle morte semblait simple, a l’intérieur ça la rongeait comme une maladie grave. Détruisant peu à peu la personne qu’elle est. Okay, là j’admets que le comportement des deux sœurs fait largement faux culs sur les bords ! Mais ça ne l’est pas, dans le sens où les deux femmes ne se sont pas comprises à une époque ; ce qui a provoquer se déchirement entre elle ! Mais aujourd’hui, avec la maturité et les années de silences ; les deux jumelles avaient découvert qu’elles ne pouvaient pas se détester, sous peine de se faire plus de mal que de bien. Fixant sa sœur dans ses yeux, Autumn lui dit :

« Tu as raison, même si j’étais chiante ; on s’entendait bien étant enfant !... alors on va enterrer la hache de guerre et on va oublier tout ce qui c’est passé ces sept dernières années… tu peux compter sur moi, je serais toujours là pour toi désormais ! »

Mon dieu, miracle ! Il va neiger ! Euh… réflexion faite il neige déjà ! Et ce qui semblait impossible il y a sept ans, et ce qui fut également un temps l’espoir d’un père. Venait de se réaliser ! C’est dingue parfois la vie. Deux sœurs que tout opposaient hier encore, sont aujourd’hui l’une à coté de l’autre à se promettre d’être toujours là pour l’autre ! Il faut croire que le destin fait bien les choses. Regardant Juliette avec un immense sourire, le premier depuis pas mal de temps ! Autumn la laissa l’embrasser sur le front, retrouvant cette complicité qu’elles avaient étant gosse ! L’écoutant également lui faire une remarque judicieuse, Autumn finit par dire :

« Tu as raison, on a sept ans à rattraper ! Ça en fait des choses à se dire ! »

Un petit rire apparu sur les lèvres pulpeuses d’Autumn, qui finit par ajouter une fois calmer :

« On est loin du conte de fée dans mon cas, c’est plutôt toi la jolie princesse ! »

Après un clin d’œil complice, La jeune femme reprit :

« Non, tu n’as pas encore de beau frère !... malheureusement je ne sais pas ce qu’est l’amour, il me fuit !... mais en parallèle ; après le lycée j’ai prit une année sabbatique, ainsi j’ai put voyager dans le monde entier !... et appréciant particulièrement cette vie de globe trotter, j’ai finalement fait des études pour devenir hôtesse de l’air, et actuellement j’exerce ce métier dans l’une des plus grandes compagnies aérienne ! »

Et oui, on est loin de l’écrivain que souhaiter être Autumn à 15 ans ! En devenant par choix une orpheline, la jeune femme avait oublié ce rêve pour ce consacrer à son physique !... d’ailleurs ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus écrit.

« Mais parlons plutôt de toi, que deviens tu ? »

Dit Autumn, qui s’intéressait plus à ce que devenait sa sœur ; plutôt que sa vie ! Se levant du canapé pour aller chercher la couverture qui la couvrait quelques minutes auparavant, Autumn revint s’asseoir et la mit sur ses jambes ainsi que sur celle de sa double. Quand soudainement, cette dernière lui mit à son doigt la bague de leur mère. Confuse Autumn dit:

"Oh non, c'est ta bague! C'est à toi de la garder !"

Autumn voulant rendre ce souvenir à sa jeune soeur. Défit la bague de son doigt et la tendit à Juliette.

Juliette écoutait sa soeur en se laissant bercer par les ombres que projetaient le feu sur elles. Elle se sentait si calme et si paisible, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti un tel sentiment qui lui semblait plutôt étrange à présent. Autumn, hôtesse de l'air? Même si elle avait voulu imaginer le métier qu'exerçait sa soeur, elle n'aurait jamais pensé à celui-ci! Juliette était vraiment étonnée, ça ne correspondait pas du tout à ce qu'elle avait prédit. Autumn l'avait toujours suprise! La douce blonde imagina alors sa soeur, tête coiffée d'une jolie toque et recouverte d'un petit chapeau bleu, indiquant les sorties de secours. Juliette ne put retenir un petit gloussement, c'était plutôt rigolo à imaginer. Bien sûr, dans sa tête, c'était plutôt une image ironique que réaliste. « Mon Dieu, tu me surprends! Tu vois, je n'aurais jamais imaginé que tu deviendrais hôtesse de l'air. Mais en y repensant, c'est vrai que tu as toujours adoré voyager et goûter aux différents cultures du monde. Je te reconnais bien là-dedans, finalement. Et puis, c'est pas grave pour le beau-frère, tu finiras bien par mettre la main sur un bel homme. » dit Juliette, d'un seul coup, en se mettant à rire doucement après sa dernière réplique. En la regardant, la jeune femme avait vraiment l'impression d'être en face d'un mirroir, car Autumn et elle étaient vraiment identiques en tout point. D'ailleurs, c'est pour cette raison que les gens avaient beaucoup de difficulté à les reconnaître : leurs traits étaient les mêmes, la forme de leur visage et ce qui était le plus frappant était qu'elles avaient la même voix. On avait l'impression d'entendre une seule personne se faire la conversation à elle-même.

« Eh bien tu vois, ma vie n'est pas si différente. Je suis seule, toujours. Mon petit ami m'a plaqué il y a environ un mois parce que j'étais "trop centrée sur mes études" et que le temps où je n'étudiais pas, je le prenais pour dormir. Tu vois le genre, je fais aussi fuir l'amour apparemment. J'en suis à ma troisième année de médecine, je deviendrai spécialiste en néonatalogie dans moins de dix ans avec un peu de chance. Tu sais, je m'occuperai de soigner des petits bébés qui viennent de naître. »

Il était évident que Juliette avait vraiment hâte de commencer son internat pour mettre tout ce qu'elle avait apprit en pratique. Elle rêvait du jour où elle pourrait enfin s'occuper des petits bébés naissants, le jour où elle pourrait opérer un bambin pour le soigner et rassurer sa famille. Autumn refusa la bague que Juliette venait de lui offrir. La douce blonde repoussa gentiment la main de soeur en insistant pour qu'elle la garde. « Si tu veux vraiment me faire plaisir, garde-la, s'il-te-plaît. »

Autumn n’était pas étonné que sa sœur ne s’attende pas à ce genre de job pour elle ! Il est vrai que la jeune femme disait toujours qu’elle serait écrivain. Autumn pouvais d’ailleurs passés des heures à la rédaction d’un roman ou d’un poème à l’époque. Ecrire était une vraie passion. Mais elle l’était quand Autumn était simple et douce ! Car depuis que l’ainée Croes était devenue superficielle. Elle avait zappé l’écriture pour la mode, le maquillage et les aventures d’un soir ! Tout ne tournait plus qu’autour du nombril de cette dernière. Cela fit penser d’ailleurs à Autumn, qu’elle devrait peut être ce remettre à la composition de texte ; voir si elle est toujours doué en la matière ! Juliette avait raison néanmoins. Les voyages et les cultures étrangères avaient toujours intriguée l’ainée des jumelles, et la mort du couple il y a cinq ans ; avait été comme un déclic ! La vie est trop courte pour remettre au lendemain ce qu’on peut faire aujourd’hui ! Et de là, Autumn avait fait ses valises et elle avait tout laissé pour découvrir le monde. En y repensant, la jeune femme avait un large sourire sur les lèvres.

« Je sais que c’est surprenant, mais je suis loin de la gamine de quinze ans qui pensais avoir la vie devant elle avant de voyager !... et pour le beau frère, j’ai encore le temps ; je n’ai que 21 ans après tout ! »

L’excuse de l’âge était bien pour la situation d’Autumn. Car en réalité ce n’était pas l’âge qui faisait qu’elle était encore célibataire. C’était surtout le fait que la jeune femme ne connaissait rien à l’amour ! Et croyez moi que quand on en sait strictement rien, on foire involontairement toutes nos chance de le rencontrer ce grand amour ! Ecoutant sa jeune sœur lui parlais de sa malchance en amour, Autumn dit :

« Je suis désolé pour ton ex, ce n’est qu’un con ! Si il n’est pas fichu de t’aimer malgré ce que tu es, alors il a bien fait de partir ! »

C’est vrai quoi ? Depuis quand on quitte quelqu’un juste parce qu’il passe plus de temps à étudier qu’à aimer ! Si Juliette m’était un point d’honneur à vouloir réussir ses études, il aurait dû être compréhensive et la soutenir. Mais Autumn ne s’en faisait pas pour sa sœur. Gentille comme elle est, elle finirait certainement par trouver un gentil garçon qui l’aimera ! Sortant de ses pensées, Autumn dit :

« Tu vois par contre ça m’étonne pas de toi ton choix de carrière, tu es d’une telle douceur que je savais que tu t’occuperais des gens, et en l’occurrence là des nouveaux nés ! »

Autumn aussi s’occuper des gens. Mais on ne peut pas comparer une hôtesse de l’air avec une spécialiste en néonatalogie vous en conviendrez ? Et puis, Autumn n’aurait pas put faire ce genre de métier ! Elle est plus hautaine que Juliette, et pour être hôtesse de l’air. Il ne faut pas être spécialement gentil ! Quoique c’est conseiller, mais un petit sourire par ci ; et apporter un verre par là. Ça ne demande pas autant de gentillesse que pour s’occuper d’un bébé. Voyant sa sœur lui dire de prendre la bague, Autumn dit tout en la mettant à son doigt.

« Okay, je la prends !... mais dans quelques années je te la rendrais !... cette bague est avant tout à toi ! »

Autumn ne la voulait plus vraiment cette bague. Certes, à 14 ans elle avait fait une crise en voyant l’anneau au doigt de sa sœur, mais c’était juste par jalousie. En réalité elle s’en fichait de ce bijou !